Le Salvador est décidément « the place to be » quand il est question des cryptomonnaies. Depuis le 7 septembre 2021, le Salvador, petit pays d’Amérique Centrale, s’est taillé une place de choix dans l’actualité liée aux cryptomonnaies. Le bitcoin a désormais le statut de monnaie officielle au même titre que le dollar américain. Ceci a été rendu possible grâce à son président Nayib Bukele, grand amoureux des cryptomonnaies. Depuis la rentrée, le bitcoin connaît un pic de popularité qui lui fait atteindre son ATH (All Time High/record historique); la monnaie numérique a dépassé la barre des 60 000 dollars pour la première fois de son histoire le 20 oct 2021.
Il y a plusieurs avantages dans l’instauration du Bitcoin en tant que monnaie légale au Salvador : tout d’abord cela permet de réduire les frais prélevés sur les transferts d’argent lorsque la diaspora salvadorienne (population expatriée) envoie des fonds au pays, mais également pallier à la très faible bancarisation de la population : 70% des habitants ne possèdent pas de compte bancaire. La population dispose à présent d’un wallet grâce au crypto-opérateur Chivo. Il suffit donc pour la population de télécharger l’application Chivo pour jouir de ce nouveau service. Ces wallets jouent le même rôle qu’un compte bancaire classique car ils permettent d’émettre et de recevoir des paiements.
Le secteur des assurances au Salvador va connaître un essor ce qui va améliorer les conditions de vie de la population. En effet, les assureurs acceptent rarement les règlements en espèce, ils peuvent donc se faire payer en cryptomonnaie grâce aux « retraits en bitcoin ».
Depuis, au Salvador c’est l’effervescence. Le président a annoncé que les bénéfices générés par les récentes hausses du cours du BTC allaient permettre la construction de plusieurs bâtiments publics, dont des écoles. La semaine dernière, alors que la petite république organisait la première Bitcoin Conference Week de son histoire, Nayib Bukele a fait une nouvelle annonce qui a eu l’effet d’une bombe dans le monde des cryptomonnaies.
Le pays va mettre un milliard de dollars dans la construction d’une « Bitcoin City », une ville entièrement tournée vers les actifs numériques. Cette ville sera à la base d’une éducation numérique et technologique de pointe. Pour faire face aux conséquences écologiques des cryptomonnaies et de leur minage, le président a promis l’utilisation d’une énergie géothermique grâce au volcan « Conchagua » qui fournira l’énergie nécessaire à l’ensemble de la ville. Cette nouvelle source d’énergie est indispensable pour éviter toute pénurie d’électricité.
Les transports en communs tels que les bus fonctionneront grâce aux énergies renouvellables et la qualité du service public de manière générale s’élèvera. Lors de son annonce, Le président a promis aux investisseurs et mineurs qui s’impliqueraient dans cette mutation un cadre règlementaire stable « Dans la Bitcoin City l’industrie du minage de bitcoin responsable tiendra une place importante »
Le Salvador à la pointe du bitcoin
La ville produira donc de énergie depuis une source géothermique éco-responsable. Et quoi de mieux qu’un volcan pour fournir la chaleur nécessaire pour faire tourner les alternateurs et créer de l’électricité. Mais afin de construire cette cité du futur, le pays a besoin de financement : plus d’un milliard de dollars, soit 5 % de son PIB. C’est un projet titanesque financé en partie grâce à l’imposition sur les nouvelles activités liées au cryptomonnaies.
Si l’instauration du bitcoin en tant que monnaie légale a provoqué un séisme dans un premier temps, le pays semble aujourd’hui se lancer corps et âme dans la « blockchainisation » de son économie. Cette transformation présente un risque inhérent à la volatilité du cours du BTC et des cryptomonnaies dans leur ensemble. Pour le moment, les choses semblent aller dans le bon sens pour le Salvador qui a été le premier pays à prendre le train du bitcoin.
Reste à savoir si le projet de Bitcoin City verra bien le jour. Certaines grandes annonces ne sont malheureusement pas suivies des faits, à l’image du projet d’Akon City, annoncé il y a plusieurs année, mais dont les travaux n’ont jamais commencé.